Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/129

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des siecles passés, l’horreur et l’étonnement des siecles à venir.

De quelle surprise en effet ne doit point être saisi, et le citoyen vertueux, et le chrétien pénétré de cet esprit de charité tant recommandé dans l’évangile, lorsqu’il jette un coup-d’œil sur l’univers passé ! Il y voit différentes religions évoquer toutes le fanatisme, et s’abreuver de sang humain[1]. Ici

    truisirent le paganisme, qu’ils combattirent les hérésies, qu’ils prêcherent l’évangile aux Frisons, aux Saxons, et dans tout le Nord. Tous ces faits prouvent qu’on n’abuse que trop souvent des principes d’une religion sainte.

  1. Dans l’enfance du monde, le premier usage que l’homme fait de sa raison c’est de se créer des dieux cruels ; c’est par l’effusion du sang humain qu’il pense se les rendre propices ; c’est dans les entrailles palpitantes des vaincus qu’il lit