Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/132

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pour inonder l’Asie, pour exercer sur leur route les plus affreux brigandages, et courir s’ensevelir dans les sables de l’Arabie et de l’Égypte. C’est ensuite le fanatisme qui met les armes à la main des princes chrétiens ; il ordonne aux catholiques le massacre des hérétiques ; il fait reparoître sur la terre ces tortures inventées par les Phalaris, les Busiris et les Néron ; il dresse, il allume en Espagne les bûchers de l’inquisition, tandis que les pieux Espagnols quittent leurs ports, traversent les mers, pour planter la croix et la désolation en Amérique[1].

  1. Aussi, dans une épître qu’on suppose adressée à Charles-Quint, on fait ainsi parler un Américain :
    … Ce n’est point nous qui sommes les barbares :
    Ce sont, seigneur, ce sont vos Cortez, vos Pizarres
    Qui, pour nous mettre au fait d’un systême nouveau,
    Assemblent contre nous le prêtre et le bourreau.