Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/133

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Qu’on jette les yeux sur le nord, le midi, l’orient et l’occident du monde, par-tout on voit le couteau sacré de la religion levé sur le sein des femmes, des enfants, des vieillards ; et la terre, fumante du sang des victimes immolées aux faux dieux ou à l’Être suprême, n’offrir de toutes parts que le vaste, le dégoûtant et l’horrible charnier de l’intolérance. Or quel homme vertueux, et quel chrétien, si son ame tendre est remplie de la divine onction qui s’exhale des maximes de l’évangile, s’il est sensible aux plaintes des malheureux, et s’il a quelquefois essuyé leurs larmes, ne seroit point à ce spectacle touché de compassion pour l’humanité[1], et n’essaieroit

  1. C’est à l’occasion de la persécution, que Thémiste le sénateur, dans un écrit adressé à l’empereur Valens, lui dit : « Est-ce un crime de penser autrement