Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/142

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couvre le moyen de nécessiter les hommes à la probité, en forçant les passions à ne porter que des fruits de vertu et de sagesse.

Or, si l’examen de ces idées, propres à rendre les hommes vertueux, nous est interdit par les deux especes d’hommes puissants cités ci-dessus, l’unique moyen de hâter les progrès de la morale seroit donc, comme je l’ai dit plus haut, de faire voir dans ces protecteurs de la stupidité les plus cruels ennemis de l’humanité, de leur arracher le sceptre qu’ils tiennent de l’ignorance, et dont ils se servent pour commander aux peuples abrutis. Sur quoi j’observerai que ce moyen, simple et facile dans la spéculation, est très difficile dans l’exécution ; non qu’il ne naisse des hommes qui à des esprits vastes et lumineux unissent des ames fortes et vertueuses. Il est