Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/163

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mugissement des eaux, du sifflement des vents, et des éclats du tonnerre, pourroit-elle ne pas ajouter encore à la terreur secrete, et par conséquent au plaisir que nous fait éprouver le spectacle d’une mer en furie ? Au retour du printemps, lorsque l’aurore descend dans les jardins de Marly pour entr’ouvrir le calice des fleurs, en cet instant les parfums qu’elles exhalent, le gazouillement de mille oiseaux, le murmure des cascades, n’augmentent-ils pas encore le charme de ces bosquets enchantés ? Tous les sens sont autant de portes par lesquelles les impressions agréables peuvent entrer dans nos ames : plus on en ouvre à-la-fois, plus il y pénetre de plaisir.

On voit donc que, s’il est des idées généralement utiles aux nations comme instructives (telles sont celles qui