Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/172

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l’expérience nous apprend que, dans le physique comme dans le moral, les plus grands évènements sont souvent l’effet de causes presque imperceptibles. Qui doute qu’Alexandre n’ait dû en partie la conquête de la Perse à l’instituteur de la phalange macédonienne ; que le chantre d’Achille, animant ce prince de la fureur de la gloire, n’ait eu part à la destruction de l’empire de Darius, comme Quinte-Curce aux victoires de Charles XII ;

    dons occasionna-t-elle l’aversion secrete qu’il eut toujours pour les jésuites, qui les ont apportés en France. C’est à l’accident qui lui étoit arrivé qu’on doit peut-être être sa satyre sur l’équivoque, son admiration pour M. Arnaud, et son épître sur l’amour de Dieu : tant il est vrai que ce sont souvent des causes imperceptibles qui déterminent toute la conduite de la vie, et toute la suite de nos idées.