Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/199

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solument exclusive de l’extrême étendue de l’autre. Si l’ignorance fait languir l’esprit faute de nourriture, la

    tout ce que mes yeux apperçoivent ; mais le ruisseau qui serpente dans les contours de ces vallées m’enchante par son murmure. Le zéphyr me caresse de son souffle. Les plantes ambrées, pressées sous mes pas, portent à mon odorat des bouffées de parfums. Ah ! si le bonheur daigne quelquefois visiter le séjour des mortels, c’est sans doute en ces lieux qu’il se retire…… Mais quel trouble secret m’agite ? Déja l’impatience mêle son poison aux douceurs de mon attente ; déja ce vallon a perdu de ses beautés. La joie est-elle donc si passagere ? Nous est-elle aussi facilement enlevée que le duvet léger de ces plantes l’est par le souffle du zéphyr ? C’est en vain que j’ai recours à l’espérance flatteuse : chaque instant accroît mon trouble… Il ne vient point…