Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/200

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vaste érudition, par une surabondance d’aliment, l’a souvent étouffé. Il suffit pour s’en convaincre d’examiner l’u-

    Qui le retient loin de moi ? Quel devoir plus sacré que celui de calmer les inquiétudes d’une amante ?… Mais, que dis-je ? Fuyez, soupçons jaloux, injurieux à sa fidélité, et faits pour éteindre sa tendresse. Si la jalousie croît près de l’amour, elle l’étouffe si on ne l’en détache : c’est le lierre qui, d’une chaîne verte, embrasse mais desseche le tronc qui lui sert d’appui. Je connois trop mon amant pour douter de sa tendresse. Il a, comme moi, loin de la pompe des cours, cherché l’asyle tranquille des campagnes : la simplicité de mon cœur et de ma beauté l’a touché ; mes voluptueuses rivales le rappelleroient vainement dans leurs bras. Seroit-il séduit par les avances d’une coquetterie qui ternit sur les joues d’une jeune fille la neige