Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/214

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rieur à celui qu’exige la démonstration de quelque proposition de géométrie que ce soit ; et, si, par le secours de l’ordre et par la représentation fréquente des mêmes idées, on peut, comme l’expérience le prouve, se les rendre assez familieres et assez habituellement présentes pour se les rappeler sans peine ; il s’ensuit que chacun a la puissance physique de suivre la démonstration de toute vérité géométrique, et qu’après s’être élevé, de propositions en propositions et d’idées analogues en idées analogues, jusqu’à la connoissance, par exemple, de quatre-vingt-dix-neuf propositions, tout homme peut concevoir la centieme avec la même facilité que la deuxieme, qui est aussi distante de la premiere que la centieme l’est de la quatre-vingt-dix-neuvieme.