Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/220

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Une fois parvenu à cette vérité, je découvre facilement la source des vertus humaines ; je vois que, sans la sensibilité à la douleur et au plaisir physique, les hommes, sans desirs, sans passions, également indifférents à tout, n’eussent point connu d’intérêt personnel ; que sans intérêt personnel ils ne se fussent point rassemblés en société, n’eussent point fait entre eux de conventions ; qu’il n’y eût point eu d’intérêt général, par conséquent point d’actions justes ou injustes ; et qu’ainsi la sensibilité physique et l’intérêt personnel ont été les auteurs de toute justice[1].

Cette vérité, appuyée sur cet axiome de jurisprudence, L’intérêt est la mesure des actions des hommes, et

  1. On ne peut nier cette proposition sans admettre les idées innées.