Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/241

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situations frappantes, et ces grandes idées philosophiques ; idées que l’esprit conçoit toujours avec d’autant plus de promptitude et de facilité, qu’elles sont plus vraies et plus générales. Or, dans tout ouvrage, si ces belles idées, de quelque genre qu’elles soient, sont, pour ainsi dire, le trait du génie ; si l’art de les employer n’est que l’œuvre du temps et de la patience, et ce qu’on appelle le travail du manœuvre ; il est donc certain que le génie est moins le prix de l’attention qu’un don du hasard qui présente à tous les hommes de ces idées heureuses dont celui-là seul profite qui, sensible à la gloire, est attentif à les saisir. Si le hasard est, dans presque tous les arts, généralement reconnu pour l’auteur de la plupart des découvertes ; et si, dans les sciences spéculatives, sa puissance est moins sensiblement apper-