Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/245

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de cette vérité, qu’à rappeller ici que l’erreur, comme je l’ai dit dans mon premier discours, toujours accidentelle, n’est point inhérente à la nature particuliere de certains esprits ; que tous nos faux jugements sont l’effet ou de nos passions ou de notre ignorance : d’où il suit que tous les hommes sont par la nature doués d’un esprit également juste, et qu’en leur présentant les mêmes objets ils en porteroient tous les mêmes jugements. Or, comme ce mot d’esprit juste, pris dans sa signification étendue, renferme toutes sortes d’esprits, le résultat de ce que j’ai dit ci-dessus c’est que tous les hommes que j’appelle bien organisés étant nés avec l’esprit juste, ils ont tous en eux la puissance physique de s’élever aux plus hautes idées[1].

  1. Il faut toujours se ressouvenir,