Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/257

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desirs, leur fait faire de petites intrigues, de petites cabales, de petits crimes, pour obtenir de petites places, proportionnées à la petitesse de leurs passions ; qui fait des Séjan, et jamais des Octaves ; mais qui d’ailleurs suffit pour s’élever jusqu’à ces postes où l’on jouit à la vérité du privilege d’être insolent, mais où l’on cherche en vain un abri contre l’ennui.

Telles sont, si je l’ose dire, et les forces actives et les forces d’inertie qui agissent sur notre ame. C’est pour obéir à ces deux forces contraires qu’en général nous souhaitons d’être remués sans nous donner la peine de nous remuer ; c’est par cette raison que nous voudrions tout savoir, sans nous donner la peine d’apprendre ; c’est pourquoi, plus dociles à l’opinion qu’à la raison, qui, dans tous les cas, nous imposeroit la fatigue de