Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/276

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dans les sciences et les arts, et que Cicéron nomme des héros paisibles ! C’est le desir de la gloire, qui, sur la cime glacée des Cordelieres, au milieu des neiges, des frimas, incline les lunettes de l’astronome ; qui, pour cueillir des plantes, conduit le botaniste sur le bord des précipices ; qui jadis guidoit les jeunes amateurs des sciences dans l’Égypte, l’Éthiopie, et jusques dans les Indes, pour y voir les philosophes les plus célebres, et puiser dans leur conversation les principes de leur doctrine.

Quel empire cette même passion n’avoit-elle pas sur Démosthene qui, pour perfectionner sa prononciation, s’arrêtoit sur le rivage de la mer, où, la bouche remplie de cailloux, il haranguoit tous les jours les flots mutinés ! C’est ce même desir de la gloire