Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/60

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il faudroit employer à des études opiniâtres et continues ? Pour obtenir la faveur des grands, à quelles flatteries, à quelles bassesses ne doit-il pas se plier ? S’il naît en Turquie, il faut qu’il s’expose aux dédains d’un muphti ou d’une sultane ; en France, aux bontés outrageantes d’un grand seigneur[1] ou d’un homme en place, qui, méprisant en lui un genre d’esprit trop différent du sien, le regardera comme un homme inutile à l’état, incapable d’affaires sérieuses, et tout au plus comme un joli enfant occupé d’ingénieuses bagatelles. D’ailleurs, secrètement jaloux de la réputation des gens de mérite[2], et sensible à leur cen-

  1. Ils contrefont quelquefois les bonnes gens ; mais à travers leur bonté, comme à travers les trous du manteau de Diogene, on apperçoit la vanité.
  2. « En entrant dans le monde, disoit