Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/62

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point ? Quiconque est né pour illustrer son siecle est toujours en garde contre les grands ; il ne se lie du moins qu’avec ceux dont l’esprit et le caractere, fait pour estimer les talents et s’ennuyer dans la plupart des sociétés, y recherchent, y rencontrent l’homme d’esprit avec le même plaisir que se rencontrent à la Chine deux Français, qui s’y trouvent amis à la premiere vue.

Le caractere propre à former les hommes illustres les expose donc nécessairement à la haine, ou du moins à l’indifférence, des grands et des hommes en place, et sur-tout chez des peuples, tels que les Orientaux, qui, abrutis par la forme de leur gouvernement et par leur religion, croupissent dans une honteuse ignorance, et tiennent, si j’ose le dire, le milieu entre l’homme et la brute.