Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/96

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les vertus qu’il tient de la forme de son gouvernement. L’intérêt de sa vanité le lui conseillera : et qui résiste au conseil de l’intérêt ?

La conclusion générale de ce que j’ai dit de l’esprit considéré par rapport aux pays divers, c’est que l’intérêt est le dispensateur unique de l’estime ou du mépris que les nations ont pour leurs mœurs, leurs coutumes et leurs genres d’esprit différents.

La seule objection qu’on puisse opposer à cette conclusion est celle-ci : Si l’intérêt, dira-t-on, étoit le seul dispensateur de l’estime accordée aux différents genres de science et d’esprit, pourquoi la morale, utile à toutes les nations, n’est-elle pas la plus honorée ? Pourquoi le nom des Descartes, des Newton, est-il plus célebre que ceux des Nicole, des La Bruyere, et de tous les moralistes, qui peut-