Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/171

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reux du pouvoir arbitraire, les rois se jettent inconsidérément dans une route coupée pour eux de mille précipices, et dans laquelle mille d’entre eux ont péri. Osons, pour le bonheur de l’humanité et celui des souverains, les éclairer sur ce point, leur montrer le danger auquel, sous un pareil gouvernement, eux et leurs peuples sont exposés. Qu’ils écartent désormais loin d’eux tout conseiller perfide qui leur inspireroit le desir du pouvoir arbitraire. Qu’ils sachent enfin que le traité le plus fort contre le despotisme seroit le traité du bonheur et de la conservation des rois.

Mais, dira-t-on, qui peut leur cacher cette vérité ? Que ne comparent-ils le petit nombre de princes bannis d’Angleterre au nombre prodigieux d’empereurs grecs ou turcs égorgés sur le trône de Constantinople ? Si les