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reaux : dans les états despotiques on se soucie et l’on doit se soucier peu de la gloire et de la postérité, puisqu’on n’aime point, comme je l’ai prouvé plus haut, l’estime pour l’estime même, mais pour les avantages qu’elle procure ; et qu’il n’en est aucun qu’on accorde au mérite, et qu’on ose refuser à la puissance.

Les visirs n’ont donc aucun intérêt de s’instruire, et par conséquent de supporter la censure ; ils doivent donc être en général peu éclairés[1]. Milord

  1. Comme tous les citoyens sont fort ignorants du bien public, presque tous les faiseurs de projets sont, dans ces pays, ou des frippons qui n’ont que leur utilité particuliere en vue, ou des esprits médiocres qui ne peuvent saisir d’un coup-d’œil la longue chaîne qui lie ensemble toutes les parties d’un état. Ils proposent en conséquence des projets toujours dis-