Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/223

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cès momentanés, que des éclairs de gloire : ils doivent tôt ou tard subir le joug d’une nation libre et entreprenante. Mais, en supposant que des circonstances et des positions particulieres les arrachassent à ce danger, la mauvaise administration de ces royaumes suffit pour les détruire, les dépeupler, et les changer en déserts. La langueur léthargique qui successivement en saisit tous les membres produit cet effet. Le propre du despotisme est d’étouffer les passions : or, dès que les ames ont, par le défaut de passions, perdu leur activité ; lorsque les citoyens sont, pour ainsi dire, engourdis par l’opium du luxe, de l’oisiveté et de la mollesse, alors l’état tombe en consomption ; le calme apparent dont il jouit n’est aux yeux de l’homme éclairé que l’affaissement précurseur de la mort. Il faut des