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nulle part répartis avec plus de justice que chez les peuples qui, n’ayant que cette monnoie pour payer les services rendus à la patrie, ont par conséquent le plus grand intérêt à la tenir en valeur. Aussi les républiques pauvres de Rome et de la Grece ont-elles produit plus de grands hommes que tous les vastes et riches empires de l’Orient.

Chez les peuples opulents et soumis au despotisme, on fait et l’on doit faire peu de cas de la monnoie des honneurs. En effet, si les honneurs empruntent leur prix de la maniere dont ils sont administrés, et si dans l’Orient les sultans en sont les dispensateurs, on sent qu’ils doivent souvent les décréditer par le mauvais choix de ceux qu’ils en décorent. Aussi, dans ces pays, les honneurs ne sont proprement que des titres ; ils ne peu-