Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/272

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tune nous place. Plus nos passions sont vives, plus les effets qu’elles produisent sont grands. Aussi les succès, comme le prouve toute l’histoire, accompagnent toujours les peuples animés de passions fortes : vérité trop peu connue, et dont l’ignorance s’est opposée aux progrès qu’on eût fait dans l’art

    de l’appliquer. Que d’obstacles en effet l’intérêt de quelques sociétés ne mettroit-il pas à cet égard au bien public ! Que de longs et pénibles efforts de courage et d’esprit, que de constance enfin, ne supposeroit pas l’exécution d’un pareil projet ! Pour le tenter, peut-être faudroit-il que l’homme en place y fût excité par l’espoir de la plus grande gloire, et qu’il pût se flatter de voir la reconnoissance publique lui dresser par-tout des statues. On doit toujours se rappeler qu’en morale, ainsi qu’en physique et en méchanique, les effets sont toujours proportionnés aux causes.