Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/85

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core sur la côte du midi lorsque les vents du nord n’enflent plus les mers, les hommes suivent dans la vieillesse la direction que les passions leur ont donnée dans la jeunesse.

J’ai fait voir comment, appelé aux grandeurs par la passion des femmes, l’ambitieux s’engage dans une route aride. S’il y rencontre par hasard quelques plaisirs, ces plaisirs sont toujours mêlés d’amertume ; il ne les goûte avec délices que parcequ’ils y sont rares et semés çà et là, à-peu-près comme ces arbres qu’on rencontre de loin en loin dans les déserts de la Lybie, et dont le feuillage desséché n’offre un ombrage agréable qu’à l’africain brûlé qui s’y repose.

La contradiction qu’on apperçoit entre la conduite d’un ambitieux et les motifs qui le font agir n’est donc qu’apparente ; l’ambition est donc al-