Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/92

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pays et celle de tous ces mondes célestes ; dans cette supposition, n’est-il pas évident que ce seroit à l’estime la plus étendue, c’est-à-dire à celle de tous les habitants planétaires, qu’il devroit donner la préférence sur celle de ses concitoyens ? Il n’est cependant personne qui dans ce cas ne se déterminât en faveur de l’estime nationale. Ce n’est donc point au desir qu’on a de s’assurer de son mérite qu’on doit le desir de l’estime, mais aux avantages que cette estime procure.

Pour s’en convaincre, qu’on se demande d’où vient l’empressement avec lequel ceux qui se disent le plus jaloux de l’estime publique recherchent les grandes places dans les siecles même où, contrariés par des intrigues et des cabales, ils ne peuvent rien faire d’utile à leur nation ; où par conséquent ils sont exposés à la risée du