Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/205

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immense des progrès insensibles de la lumiere, que je compare à ces racines déliées qui, s’insinuant dans les fentes des rochers, y grossissent, et les font éclater. Il falloit enfin sentir que la nature n’est qu’un long enchaînement, et que, par le secours des idées intermédiaires, on pouvoit élever de proche en proche les esprits médiocres jusqu’aux plus hautes idées[1].

  1. Il n’est rien que les hommes ne puissent entendre. Quelque compliquée que soit une proposition, on peut, avec le secours de l’analyse, la décomposer en un certain nombre de propositions simples ; et ces propositions deviendront évidentes lorsqu’on y rapprochera le oui du non, c’est-à-dire lorsqu’un homme ne pourra les nier sans tomber en contradiction avec lui-même, et sans dire à-la-fois que la même chose est et n’est pas. Toute vérité peut se ramener à ce terme ;