Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme M. de Fontenelle, apprécier le crime de l’infidélité ? « Dans un âge, disoit ce philosophe, où j’étois le plus amoureux, ma maîtresse me quitte, et prend un autre amant. Je l’apprends, je suis furieux ; je vais chez elle, je l’accable de reproches : elle m’écoute, et me dit en riant : Fontenelle, lorsque je vous pris, c’étoit sans contredit le plaisir que je cherchois : j’en trouve plus avec un autre. Est-ce au moindre plaisir que je dois donner la préférence ? Soyez juste, et répondez-moi ». — « Ma foi, dit Fontenelle, vous avez raison ; et, si je ne suis plus votre amant, je veux du moins rester votre ami ». Une pareille réponse supposoit peu d’amour dans M. de Fontenelle. Les passions ne raisonnent point si juste.

On peut donc distinguer deux genres