Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donc s’opposer aux progrès de la législation, et par conséquent au bonheur de l’humanité. C’est ce même orgueil, masqué à vos propres yeux du nom de bien public, qui vous fait avancer cet axiome, qu’une faute une fois commise, le divan doit toujours la soutenir, et que l’autorité ne doit point plier. Mais, vous répondra-t-on, si le bien public est l’objet que se propose tout prince et tout gouvernement, doivent-ils employer l’autorité à soutenir une sottise ? L’axiome que vous établissez ne signifie donc rien autre chose, sinon : J’ai donné mon avis ; je ne veux pas qu’en montrant au prince la nécessité de changer de conduite on lui prouve trop clairement que je l’ai mal conseillé.

Au reste il est peu d’hommes qui échappent aux illusions de cette es-