Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/99

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d’esprit que l’on nomme esprit de conduite, sur-tout dans ces pays entièrement despotiques où du plus vil esclave on fait un visir, où les fortunes dépendent de la volonté du prince, et d’un caprice momentané dont lui-même n’apperçoit pas toujours la cause ? Les motifs qui dans ces cas déterminent les sultans sont presque toujours cachés : les historiens ne rapportent que les motifs apparents ; ils ignorent les véritables ; et c’est à cet égard qu’on peut, d’après M. de Fontenelle, assurer que l’histoire n’est qu’une fable convenue.

Dans une comparaison de César et de Pompée, si Balzac dit, en parlant de leur fortune,

L’un en est l’ouvrier, et l’autre en est l’ouvrage,


il faut avouer qu’il est peu de Césars ; et que, dans les gouvernements arbitraires, le hasard est presque l’uni-