En France, ce ne sont point les sciences qui rendent la plupart des officiers incapables des fatigues de la guerre, mais la mollesse de leur éducation. Qu’on refuse du service à quiconque ne peut faire certaines marches, soulever certains poids et supporter certaines fatigues, le desir d’obtenir des emplois militaires arrachera les Français à la mollesse : ils voudront être hommes : leurs mœurs et leur éducation changeront. L’ignorance produit l’imperfection des lois ; et leur imperfection les vices de peuples ; les lumieres produisent l’effet contraire. Aussi n’a-t-on jamais compté parmi les corrupteurs des mœurs ce Lycurgue, ce sage qui parcourt tant de contrées pour puiser dans les entretient des philosophes les connoissances qu’exigeoit l’heureuse réforme des lois de son pays.