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esté d’avoir, auparavant la reception d’icelle, entendu la triste nouvelle de feue madame de Savoye, ma tante^[1], et sans que je m’asseure que comme sage et vertueux prince que vous estes, que vous aurez sceu prendre ceste perte comme venant de la main de Dieu, je mettrois peine à vous consoler davantage par ceste mienne lettre ; de l’aultre me condolant avec vous de ladicte perte, je me resjouis aussy avecques Dieu de ce qu’il a pleu à sa bonté conserver monsieur le Prince vostre fils^[2] et le remettre en sa premiere santé, le suppliant vous donner, Monsieur, aultant de consolation en voz afflictions avec trez heureuse et longue vie, que vous en desire

Vostre bien humble cousin et affectionné serviteur,
HENRY.

De Lyon^[3], ce v^e octobre 1574.

1574. — 15 décembre.

Orig. – Arch. royales de la cour, à Turin. Envoi de M. l’ambassadeur de France.

À MONS^R DE CAVOURS.

Mons^r de Cavours, Aïant entendu par les lettres que monsieur de Savoye m’a escriptes comme il espere faire celebrer les obseques de feu madame de Savoye, ma tante, le dix-huictiesme du present mois de decembre, je vous ay bien voulu prier aussi affectueusement que je puis, de me faire ce plaisir de vous trouver audict jour pour honorer de ma part la ceremonie qui se y fera, et y tenir ma

1. Marguerite de France, fille de François I^er et de Claude de France, née à Saint-Germain le 5 juin 1523, mariée, le 9 juillet 1559, à Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, morte le 14 septembre 1574, suivant le P. Anselme. L’Estoile fait un très-grand éloge de la duchesse de Savoie, qu’il représente comme une princesse accomplie. Journal de Henry III, au 18 septembre 1584, jour que l’Estoile donne comme date de la mort de cette princesse.
2. Voy. lettre du 15 déc. 1580, note 1.
3. Le roi de Navarre s’était rendu dans cette ville avec Catherine de Médicis et le duc d’Alençon, pour recevoir le Roi à son arrivée de Pologne en France, le 6 septembre. Ils y séjournèrent jusqu’à la mi-novembre.