Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/25

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de voir cette réserve approuvée de quiconque a réfléchi sur l’intérêt de l’authenticité dans les monuments écrits de l’histoire.

Les irrégularités remarquées dans la manière d’écrire les noms de terre de la noblesse se retrouvent nécessairement dans le vocabulaire topographique des provinces parcourues par Henri IV. Mais ici la marche du prince peut utilement circonscrire l’espace où il faut chercher les noms de lieux difficiles à appliquer. Pour fixer son itinéraire, j’ai trouvé des secours, que rien n’aurait remplacés, dans le journal de sa dépense conservé à Pau, et embrassant les années écoulées de 1576 à 1589[1]. Les dates des ordonnances fournissent les mêmes éléments pour le règne de Henri IV, roi de France.

Ces moyens, d’une authenticité incontestable, sont les premiers à employer dans le classement des lettres sans date, pour peu qu’il s’y remarque quelque trace du lieu où se trouvait alors ce prince. Mais combien de lettres ne renferment ni date ni le moindre indice du lieu de séjour ! L’étude patiente et détaillée des nombreux auteurs contemporains, et des documents manuscrits relatifs aux mêmes événements, peut seule fournir alors des inductions légitimes, rendre significatives des allusions à peine indiquées, faire connaître les faits historiques

  1. Malgré de fortes lacunes dans ces registres, il reste un assez grand nombre des cahiers mensuels du journal de la dépense ordinaire de ce prince et des comptes de sa petite écurie, toujours à sa suite, pour m’avoir permis de constater, pendant une grande partie de ces treize années, ses séjours et son itinéraire. Ces cahiers, au nombre de deux cent trente-neuf, m’ont été communiqués par M. le préfet des Basses-Pyrénées, à la demande de M. le ministre de l’Instruction publique. Aidé de mon collaborateur M. de Fréville, j’ai mis en ordre ces nombreux registres, que j’ai examinés, d’un bout à l’autre, dans les moindres détails. Les observations historiques et statistiques qui résultent de ce travail sont la matière d’un mémoire lu à l’académie des inscriptions et belles-lettres, destiné à la collection des Mémoires de cette compagnie.