Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/344

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1580. — 1er juin.

Orig. – Archives de M. le baron de Scorbiac, à Montauban. Copie transmise par M. Gustave de Clausade, correspondant du ministère de l’Instruction publique.


À MONSR SCORBIAC,

CONSEILLER DU ROY MON SEIGNEUR EN SA COURT DE PARLEMENT DE THOLOSE.

Monsr Scorbiac, Je croy que vous aurés esté bien esbahi de la prise de ceste ville ; elle est aussy miraculeuse, car aprez avoir esté maistre d’une partie, il a fallu acquerir le reste pied à pied, de barricade en barricade. Et puis que Dieu m’a faict la grace de l’avoir, je desire la conserver, et y establir quelque beau reglement. Pour travailler auquel je vous prie de m’y venir trouver avec la Marsilliere, et les aultres auxquels j’escris ; et en vous attendant, Dieu vous ait en sa garde. De Cahors, ce premier juing 1580.

Vostre bien asseuré amy,


HENRY.



1580. — 6 juin.

Orig. – Arch. de M. le baron de Scorbiac, à Montauban. Copie transmise par M. Gustave de Clausade, correspondant du ministère de l’Instruction publique.


À MONSR DE SCORBIAC,

CONSEILLER DU ROY MON SEIGNEUR EN SA COURT DE PARLEMENT DE LISLE D’ALBIGEOIS.

Monsr de Scorbiac, J’eusse fort desiré que vous fussiez venu par deçà lorsque je vous ay mandé, parce que vostre presence eust esté bien requise icy pour ayder à regler toutes choses en ceste ville, et y establir ung bon ordre, qui n’a peu si tost y estre mis, à cause de la longueur et difficulté qu’il y a eu à se saisir de la dicte ville, et des desordres qui y ont esté durant le dict temps. Nous y avons donné quelque acheminement, et sommes bien marrys qu’il n’y peut estre meilleur ; mais y voyant beaucoup d’amendement, et mesmes depuis que l’exercice de la Religion y a esté estably, j’espere que tout s’y portera bien, au contentement des gens de bien. J’ay receu une lettre des consulz de Montauban, qui me prient de leur faire don de quelque revenu des papistes absens de leur ville et jurisdiction ; ce que je leur ay accordé, attendant qu’en lieu plus à propos je leur en