Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/81

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redevable de tout ce que je vous sçaurois offrir de recongnoissance avec mes affectionnées recommandations à vostre bonne grace, priant Dieu, monsieur mon Cousin, qu’il vous doint, en parfaicte santé et bonne vie, etc.....

[HENRY.]



[1572. — 3 octobre.] – IVe.

Cop. – Biblioth. de Tours, ancien manuscrit des Carmes, coté M, no 50, Lettres historiques, p. 117. Communiqué par M. le préfet.


À MONSR DU FERRIER[1].

Monsr du Ferrier, Cognoissant qu’il appartenoit à ma reputation et dignité que le sr de Duras, au retour de Rome (et y estant ma soubmission receue, comme je crois qu’elle sera) visitast les princes et potentats d’Italie de ma part, où son chemin s’adonnoit de passer, il n’y en a nul que j’aie tousjours estimé digne de plus d’honneur et de respect que ceste Seigneurie où vous estes resident ambassadeur pour le Roy. Et encores qu’il ne m’intervienne pour ceste heure avec eulx aultre negociation et affaire qui soient de plus grande importance que ce commun office d’honnesteté, je n’ay pas toutesfois voulu obmettre de le faire, et par mesme moyen vous en advertir, et vous prier, comme vostre prudence et sagesse vous a fourny de beaucoup de

  1. Arnaud du Ferrier, savant jurisconsulte de Toulouse, ambassadeur de France au concile de Trente et ensuite près de la seigneurie de Venise. « C’estoit, dit Davila, un personnage d’esprit raffiné et d’excellente doctrine, lequel, après son ambassade à Venise, où il avoit esté longtemps, estant revenu en France et peu reconnu à la cour, avoit pris party auprés du roi de Navarre. » (Hist. des guerres civiles de France, l. VII. Trad. de Baudouin ; Paris, 1664. in-fo.) Du Plessis-Mornay nous indique l’estime dont jouissait du Ferrier : « M. le chancelier de l’Hospital, dit-il, l’avoit seul jugé digne de succeder en l’estat de chancelier, pour son integrité et suffisance. » Le roi de Navarre voulut, en 1583, lui donner la présidence de son conseil particulier près le parlement de Paris. « Nous craignons, ajoute du Plessis, qu’il ne l’ose accepter, parce qu’il desire doresnavant faire ouverte profession de la Religion. » (Mém. t. Ier, p. 187, anc. édit. Amsterdam, Elzevir, 1624, in-4o.) Le roi de Navarre le fit bientôt après son chancelier ; il mourut en 1585, à l’âge de soixante et dix-neuf ans.