Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/177

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, DU BO] DE `NAVARRE. 167 consumez et vostre devotion de les fournir esteinctiê, premier que vous ayés veu tant soit peu de progrezen vos deliberations. _ On passe plus oultre _: aulcuns d u Clergé (je ne veulx pas croire qu’il ' y en ait beaucoup qui ayent [consenti.à un tel monopole) ont sol- licité le Pape contre —moy, et ont obtenu de luy certaine. declaration i par laquelle je suis exposé en proye, et declaré inbabile à la suc- cession de ce Royaume. »Ne pensés, Messieurs., queces fouldres m’es- tonnent. Cest Dieu qui rdispose -et des Roys et ydes Royaumes ; et vos predecesseurs, qui_ estoient meil—leurs chrestiens et meilleurs Francois que les fauteurs de ces bulles, nous ont assés enseigné que les papes n’ont que voir sur cest Estat. llime desplaist zseulement que, contre toutes bonnes mœurs, il se soit trouvé des gens si in- considerez que de faire consulter et decider a Borne la succession ` d’un Roy vivant et en lfleur d’aage. Car à quoy peut estre =bon cela, qu’à -nous susciter en cest `Estat, ou -plusieurs dissipateurs, ou un usurpateur? Me desplaist aussy que nous ayons laict icognoistre aux ntions estranges que nostre nation, jadis si devotieuse envers ses princes, ait produict des monstres en ce siecle, qui pour leur plai- I sir ou pour leur ambition, exposent la respublique en proye ; et con- vient, à leur escient, au sac de cet Estat tous les voisins. Car quant à mon interest, Dieu me garde que mes esperances percent au dela dela vie de mon prince ; Dieu conl’onde en sa juste fureur ceulx qui fondent leur grandeur sur son tombeau ; ceulx qui sont si providens i que d’anticiper sa mort par leurs conseils ; Messieurs, laissons ce propos : je veulx mieulx juger de vous que vos actions ne m’y convient ; j’aime mieulx juger de vos affections par A moy que par vos actions. On m’a pourchassé beaucoup de mal ; je ne le veulx imputer à tous en general ; je veulx croire que c’est le com- plot de quelques uns, poussez d’ailleurs peut-estre 'de linspiration p de quelquesjesuites, semence d’Espagne,~ennernis du bien de cest Estat. Et `Dieu `doint qu’ils soyent aussi prompts à s’abstenir du lmal _ à l’avenir, comme je me sens dés a present prest de le leur par- donner! Ce qui me reste at vous dire : Dieu mfa Taict naistre prince