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LETTRES MISSIVES


sel. Et pour le regard du differend d’entre le receveur Fiel et le con- treroletu Mage, je trouve bon que le dict Fiel ait huict deniers pour livre, et le dict Mage deux cens escus par an pour ses gages. Quant aux mainlevées des benefices appartenans à ceulx de la He- ligion, sans fraude, et sans que les proprietaires empruntent le nom de ceux de la Religion pour les advouer, je trouve bon qu’elles soient par vous verifiées aux charges et conditions portées par nos ordon- nances et reglemens, et non aultrement ; ce que je remets à vostre conscience. Et pour le regard des benefices appartenans aux catho- ` liques, encores qu’ils en ayent peu obtenir cy—devant mainlevée, mon intention est qu’ils soyent afl’ermez_et que les fermiers en jouissent, j si les dicts proprietaires catholiques ne font apparoir de mainlevée de nous, afin d’obvier aux abus qui se sont commis, et sans [que] de nouveau on entre en cognoissance de cause ; car les despenses de la guerre, qui continue si longuement, sont si grandes, qu’il n’est pos- sible de les supporter, si les finances ne sont bien et duement admi- nistrées. Et quant à ceulx qui se vantent de prendre les dixmes sans rien payer, à fexemple de quelques aultres qui ont par cy-devant en- ` treprins de le faire au prejudice du public et contre mon auctorité, j’entends que tous, sans exception de personne, soient contraincts, de quelque qualité et condition qu’ils soient, a les payer, et ce par toutes les rigueurs et contrainctes, comme pour les propresdeniers du Roy, et que contre les refractaires la justice y pourvoye, et les gouverneurs et capitainesy apportent la force, à ce que la justice soit obeïe, et que le public ne soit fraude par favarice, outrecuidance et mespris de telles personnes, lesquels il fault reprimer quand, de ceste façon, ils se mettent hors de leur debvoir ; lesquels se servent du mal- heur de la guerre pour leur profit particulier, lorsque les aultres se ` ruinent, et de moyens et de leurs personneset vies. Et quant au conseiller et procureur general de la chambre de justice, qui defaillent et ne sont encore remplisl, j’escris aux gens ‘ C’est-à—dire, places vacantes et pour lesquelles il n’est point encore porté de noms sur les états.