si vous vous plaignés qu’on vous voulust donner des gouverneurs,
. ou mettre une garnison qui vous fouleroit ; qu’on vous vouloit faire
des citadelles et aultres telles choses (combien que ce soyent plainctes
ordinaires de toutes villes, qui ne sont pas loisibles en un Royaume
bien paisible et en un estat bien obeïssant), neantmoins les desordres
du nostre les ont rendues plus recevables. Quand vous ne desireriés
que cela, j’ay peu de credit auprés du Roy mon seigneur, mais je
me fais fort qu’oubliant vos faultes, il l’accordera, si vous vous mettés
en vostre devoir de le recognoistre et de luy demander pardon. Et
de ceste façon vous niaurés poinct peur quiaultre que VOUS-IDCSIDBS
vous contraigne à quitter vostre Religion, qu’aultre vous bastisse vos
citadclles que vous-Inesmes, qui sorés vouS—mesmes vostre garnison ;.
et cela vous est et plus seant et plus utile, que d’estre tousjours en
peine et en allarme, d’avoir besoing d’une armée pour vous faire
escorte toutes les fois qu’il vous faudra sortir un peu hors des portes ;
de Voir brusler vos champs, vos maisons, vos vignes ; mettre vos en-
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- fans et vos femmes au bissac, pour venger les querelies d'aultruy.
principes d’après lesquels on voyait dans bien advertyide leurs secrettesintelligences
ces sanglantes mesures un droit incontesté avec le roy d’Espagne, qui les secourt de
de l’autorité royale. Quant à la situation deniers... Ne voylà que trop de crimes de
particulière du duc de Guise, comme l’un leze-majesté, que trop de conspirations des-
de ces grands coupables mis hors la loi, couvertes. Il n’est de besoin à un roy, pour
cette situation est exposée dans le discours chastier les autheurs de tels attentats, pro—
ue Henri III tint à son conseil, le matin ceder ar les vo es ordinaires de `ustice,
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même du 23 décembre. En voici les der- qui ne sont ordonnées que pour tenir le
niers mots : « La journée des Barricades, simple peuple en son devoir. Mais quand
où le peuple de Paris s’est eslevé si auda- lesgrands d’un royaumeontconspirécontre
cieusement contre moy, la deilaicte des re- l'Estat, contre la vie et dignité de leur roy,
gimens françois et suisses de ma garde, le on n’a jamais regardé en ces cas-là, à y re-
dessein qu’ils avoient de m’assieger dans medier parles loix et coustumes ordinaires
mon Louvre et de me retenir prisonnier. du pays... Je ne doy point douter aussi que
ne sont que trop d'exemples pour conjec- les princes mes voisins ne trouvent bonne
i turer que quand _j'aurois faict mettre le fexecution qui s’en fera... et je croy qu’ils
duc de Guise et les principaux de son party jugeront que j’auray justement usé de mon
prisonniers, il ne seroit en mon pouvoir de authorité royale. » (Cayer, Chronologie no-
leur faire leur procez.. D’abondant je suis vcnaire, fol. io-; verso et 108 recto.)
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