Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/192

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0 DEHENRI IV. 165 qu’ils ont faictes et soutenues', toute leur cavalerie a commencé à prendre party, abandonnant leur infanterie qui estoit en trés grand renoncé Jesus-Christ devant les hommes, saisi d’espouvante, sinon à Orleans, ou les ~ lequel, en cas que je l’eusse faict, ores que habitans sont fort endurcis en leur idolas- ce n’eust este que pour un temps et pour trie romaine, qui les rend, plus que tous ' une bonne occasion, par adventure nfeust- les aultres, opiniastres à la rebellion contre il renoncé, et pour tousjours abandonné et ‘ leur prince ; de quoy jespere les chastier mis aux mains des ennemys de son eglise en sorte qu'ils serviront d’exemple à tout et des miens ; lesquels au contraire, vaincus mon peuple pourluy oster par crainte, plus par ma perseverance jusqu'au pas de la -que je n’ay peu par doulceur, la perni- ` "'mort, il les a totalement ruinez, et ce en- cieuse credence qu’il eue jusques icy aux cores qui est un cas admirable en quoy nous seditieuses exhortations desprescheurs de . devons cognoistre les miraculeux effects de l'eglise romaine. Au demeurant, larplus- sa divinité, par le moyen de ceux mesmes part de mes affaires ne despendent pour _ qui sont de leur religion, desquels mon ar- le present, Dieu. mercy, que de contenter i mee est grosse et presque toute complette, le duc de Longueville, lequel m’a impor_- qui miont si fidelement assistéà la bataille tuné plus que jamais de changer ma reli- que je donnay hier` au duc de Mayenne, et gion', sans considerer qu’il n’y vient plus a à ses estrangers, Allemands,.Espagnols, temps, veu ce qui s’est passé ; là quoy je Albanois, Wallons, Suisses et lansquenets, suis contrainct luy user de quelque re- et si villamment et si opiniastrement com- mise, jusques à ce que je croie qu'il soit battu, que la victoire m’en est demeurée, bonluy franchir le sault de ma resolution, graces à Dieu, lequel a porté telle, faveur et luy faire entendre par douceur, tant à nostre cause qu'il n'a point permis que que l’occa’sion le pourra permettre, àl'ayde E j’aye perdu que fort peu de nostre religion, du s' de la None, son guide et curateur,, principalement de gens de marque ; ains qu’il ne doibt rechercher en la conscience seulement ceulx qui estoient catholiques, de celuy-là, lequel pouvant rechercher les ce que j'estime plustost a perte et à ruine aultres_, en donne neantmoings la liberté à pour mes ennemis que pour moy ; com- un chascun ; et, si cela ne luy sullit, je luy _ bien qu’eux mesmes, ne le pouvant aper- feray cognoistre quesije puis bien estre ad- ` cevoir, en menent grande joie ; sur quoy monesté de plusieurs, je ne doibs pourtant j’aydissimulégrandefascherie, comme sont estre corrigé que de Dieu seul, qui tient contraincts faire toutes personnes qui sont en sa main- les cœurs de ceux auxquels il appellées aux pesantes charges que nous te-, donne la charge des Royaumes. _ i nous. lespere, aprés cestezgrande victoire « Voilà l’estat et bon portement de mes que Dieu m'a donnée, qu'il me continuera affaires. Reste de vous faire entendre les les graces innumerables_que je reçois de_ particularitez dela victoire, et de vous dire luy journellement, me faisant advancer la les morts et prisonniers de part et d’aultre ; reduction de Paris, Rouen et `de mes aul- ce que jay remis à la suffisance de ce por- U tres villes, sans faire despense d’unJe seule i teur, que j’ay faict rendre certain de tout. _ volée de canon, pendant que chascun est. Cependant je vous remercieray tousjours