Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/424

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i DE HENRI IV.` 395 privée des commoditez de la Baulce, qui lui fournissoit une partie de L sa nourriture. Commeje fus deretour en mon armée, en mesme temps me vindrent nouvelles que les gens du duc de Savoye avoient esté del`- i faicts par les miens- en Provence, en estant clemourez plus de douze censmorts sur 15 place, plusieurs drappeaulx gaignez, et plus de quatre cens prisonniers, avec grand nombre de clievaulx ; et en mon pays de Cliampaigne le semblable est advenu du régiment de lansquenetz de Collatto, avec un regiment francoisdont la plus-part furent tuez et aulcuns des’cl1el’s retenus prisonniers. Cela a esté suivy d’un aultre aussy beureuxiexploict vers maville de Dieppe sur un regimentde Walons et un de Francois des forces de. Rouen, qui ont esté en- ` tierement defaicts et la plus part tuez ; et le VIC de ce mois ma ville de Louviers, a, cinq lieues endeçà de Rouen, a esté surprinse et gaignée parles miens, à l’beure de midv et en ma presence, avec assez Fort L combat, pour la resistance que feirent. ceux de dedans ; mais ils leu- rent poursuivis si vivement que jlen suis demeuré le maistre par la grace de Dieu, et se peult dire la dicte place l’une des fortes de mon Royaume. Tespere que, oultre ce fruict que jay desja recueilly de ma venue_en ce quartier, elle nfapportera encore quelque aultre bon _ _ ellect, Dieu aydant, sans laissericependant de donner ordre et pour- veoir à la reception du secours que vous nfenvoyés ; et possible je me trouveray moy-mesme auidevant lorsqu’il sera temps, si je cognois qu’il soit de besoing, selon ce .que feront les ennemys, lesquels, _ oultre les forces que le duc de Parme et le duc de Lorraine font estat d'avoir de leur costé, attendant celles que le Pape a accordé d’envoyer, p qui sont les cinq mil Suisses dont ila demandé la levée, mil barque- busiers et mil chevaulx italiens, s’estant laissé emporter aux persua- , sions des Espagnols qui possedent entierement la cour de Rome, de sorte qu’ils ont obtenu de luy des hommes, de Yargent et les Fulmi- nations qu’ils_poursuivoient* de longtemps de faire jetter contre les princes, seigneurs et aultres mes subjects catholiques, tant ecclesias- tiques que lais, qui me recognoissent, lesquelles a envoyé .publie’r par un de ses prelats venu esprés par deçà, pensans divertir, par cé OO