Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/569

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LETTRES MISSIVES


de Parmeest en Picardie. Il y a desjà prés de quinze jours que le duc. du Maine l'a joinct. Sy font ensemble, selon le commun advis, de dix—buiet à vingt mille hommes de pied, et, dequatre à cinq mille chevaulx. Leur premiere opinion estoit, àice que j’en entends, de choisir le moyen de la diversion et s’attaquer à quelqu’une des villes de la Picardie ; mais j’ay advis qu’ils ont faict, depuis, touteslaultres _ resolutions, et qu'ils viennent droict à nous, leur armée y ayant desjà leur teste tournée. S’ils le font, je fais bien estat de les y bien rece— ` voir. Ils me feront faveur de me donner patiencede quinze jours ; car entre cy et là j’auray pris le fort S'°-Catherine et peut—estre la ville ; mais ce qui m’est de plus asseuré, c’est qu’il me vient plus de douze mille cinq cens chevaulx et cinq ou six mille hommes de pied, dont les esloignez ou les plus paresseux seront icy dans le vingt de ` ce mois. Si cela me peut joindre avant que les ennemys soyent à _ nous, fadvantage sera de mon costé en nombre d’bommes, et aussy bien qu’il est en la justice de la cause, de laquelle il est infaillible qu’il ne se face icy une grande decision, dont la confiance que j’ay en la bonté et la justice de Dieu et en fassistance de tant de gens de bien que je vois icy prés de moy me- faictbien esperer. Vouslne pou- vés guere tarder que vous nlen ayés `desnouvelles. Pleust à Dieu que A vous feussiés plus en estat d'en donner aux aultres que d’en recep- voir. Jen tiendrois bien la partie plus forte. Mon cousin le mareschal d'Aumont est un de ceulx que je y attends, _et qui m’amenera une des meilleures trouppes ; car le comte de Schomberg est avec luy, _ qui a six cens fort bons reistres à mon dict Cousin, et aussy mille ou douze cens’Suisses. Mon cousin le duc de Bouillon y sera aussy, le duc d_e Lorraine ayant levé le siege qu’il avoit mis devant Stenay, que vous aves sceu que mon dict cousin luy a surprins d’escalade‘, et ‘ Le vicomte de Turenne, devenu, Lorsqifilvintau lever du Boiluîannoncer ` comme nous l'avons dit, duc de Bouillon cetexploit,« Ventre saint gris!ditHenriIV. par son mariage avec Yhéritière de cet état je serois bientôt maître de mon royaume, ~ souverain, avait surpris Stenay le 1 5 oc- si les nouveaux mariés me faisoient de pa- ' Iobre précédent, la nuitmême de ses noces. reils présens de noces. »