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LETTRES MISSIVES

` ner le seig" Alfonse, avec les meilleurs `forces qu'il y pourra mener, luy depescliant presentement le secretaire Viçouse pour le haster de . partir, et luy porter le pouvoir paricommission pour la dicte pro- vince. J’eusse esté bien ayse d’y employer le marquis d’Oraisonl-; i mais _i'ay este adverty que les aultres ne luy eussent pas volontiers A obey. C’est pourquoy je suis contrainct, en cela comme en beaucoup .d’aultres chpses, d’accommoder mes volontez à' la` condition du temps et de ceux auxquels l’o1i a affaire. Je vous prie luy escrire que pour cela il ne perde poinct esperance de ne pouvoir parveniravec le temps a ce qulil peut desirer pour ce regard. J’ent’ends que la plus grande necessite qu’il y ayt par delà., c’est de bled. Je me trouve en peine de les pouvoir secourir dlicy, comme — ils m’en requierent, parce que les mariniers de deçà ne sont poinct i accoustumez à passer le destroict 2. Je vous prie adviser s’il y auroit quelque moyen de les en secourir ; vous me feriés en cela un tres bon service, car il n’y a incommodité que jlapprehende plus pour la Provence que ceste—là; parce que jesuis adverty que c’est aussy le principal desseing des ennemys, que de leur empescher de faire la recolte. Je ne vous recommande point d’avoir les yeux sur la dicte Province,' car je sçay bien que`, encores que la vostre soit pleine de grands aH’aires, que pour cela vous ne laisserés de veiller sur les aultres, vos voisines ; qui est aussy en quoy je me confie le plus. Je me suis aperceu que vous try perdés point de temps, par les des- pesches que vous y avés faictes depuis le deces du dict feu s' de la Vallette, que je sçay-qui y auroit servy, et aussy par ce que vous 4`aictes traicter avec ceulx de Marseille, queje prendrois grand plai- sir de voir du tout resolus à ce que est de leur debvoir. Faisant passer le, dict secretaire Vicouse en Provence, je l’ay chargé d’une lettre pour eulx, laquelle il leur fera tenir, selon la dispositionoù -il trouvera les dicts aflaires par delà. Il repassera aprés Nets vous, ' François d° Oraison, vicomte de Ladenet, marquis d’Oraison, fils d’Antoine d'O— raison et de Marthe de Foix. ' ’ Le détroit de Gibraltar. .