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LETTRES MISSIVES

- liques la fidelité etlallection qu’ils ont tesmoignées, et continuent chacun jour, à mon service, par tous les moyens qui peuvent des- pendre de moy, m'ont faict resouldre, pour ne leur laissenaucun scru- pule, s’il est possible, à cause de la diversité de ma religion, en Yobeissance qu’ils me rendent, de recevoir au plus tost instruction sur les diflerends dont procede le scbisme qui est en l’Eglise, comme j’ay tousjours laict cognoistre et declaré que je ne la refuseray ; et 11'eusse tant tardé d’y vacquer, sans les empeschemens notoires qui m'y ont esté continuellement donnez. Et combien que l'estat present des affaires m’en pourroit encore justement dispenser, je n’ay toutes- fois voulu diflerer davantage d’y entendre, ayant à ceste fm advisé d’appeller un nombre de prelats et docteurs 'catholicques, par les bons enseignemens desquels je puisse, avec le repos et satisfaction de ma conscience, estre esclaircy des dillicultez qui nous tiennent separez en l'exercice de la religion. Et d’autant que je desire que ce soyent personnes qui, avec la doctrine, soyent accompagnées de pieté et preud’hommie, n’ayans principalement aultre zele que l’honneur de Dieu, comme de ma part j’y apporteray toute sincerité, et qu’entre les A prelats et personnes ecclesiastiques de mon Royaume, vous estes l’un ~ desquels j’ay ceste bonne opinion : à ceste cause, je vous prie de « vous rendre prés de moy en ceste ville, le quinziesme jour de juillet, où je mande aussy à aulcuns autres de vostre profession `se trouver en mesme temps, pour tous ensemble tendre à l'efl’ect les'eH’orts de vostre debvoir et vocation ; vous asseurant que vousme trouverés , .disposé et docile à tout ce que doibt un Roy trés chrestien, qui n’a rien plus vivement gravé dans le cœur que le zele du service de Dieu et manutention de sa vraie Eglise. Je le supplie, pour fin de la prei- sente, qu’il vous ayt en sa saincte garde. Escript à Mantes, ce dix- huitiesme jour de may 1593. HENRY.