Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/857

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828 DÉPÉCHES DIPLOMATIQUES moins tiroit en longueur, ce qui venoit trés mal à propos, veu la diligence que les Espagnols font tousjours de s’y fortifier, et veu le renfort qui leur debvoit arriver de jour à aultre. Je mets aussy en consideration que, si la Royne pressoit davantage les Estats, sans remplacer ce qu’ell’e en vouloit tirer, cela se faisant à mon occasion, le prejudice en pourroit tomber sur moy, par quelque refroidissement de leur bonne volonté en mon endroict, ou pour le moins par faf- foiblissement de leurs entreprises, qui donneroit moyen au duc de Parme d’amener plus grandes forces contre moy. Ainsyje me resolus d’envo_yer vers la dicte dame le dict s' de Beau, la principale charge f et conduitte duquel gist en vous ; qui estoit principalement pour faire avancer le dict secours par la Bretaigne, et moyenner, si la Boyne persistoit à vouloir retirer les dicts vieux soldats des Pays-Bas, qu’elle en envoyast pareil nombre de nouveaux, aflin que l’ayde - qu’elle me feroit d’un costé ne me nuisist de l'aultre. Sur son par- tement arriva vostre lettre du septiesme mars, où, combien que j’ay veu que les remonstrances des dicts Estts avoient prevaluà l’en— droict de la dicte dame, et que leurs depputez s’en_retournoient con- tens, de sorte qu'il 11'auroit peine de composer ceste difficulté, tou- tesfois, demeurant encores entier l’aultre point de sa depesche et le plusimportant, qui est l’acce'leration_du secours, je ne laissay de le faire partir incontinent, sans l’avoir voulu retenir, pour vous porter la response de vostre dicte lettre, dont je vous ay à present voulu satisfaire par la commodité de ce porteur, et y adjouxter que, depuis le partement du dict de Beau, j'ay eu advis qu'il est de nouveau A ' descendu trois mil Hespagnols en Bretaigne, où à ceste occasion vous pourrés juger que mes affaires ne pourroient se porter que mal, si le dict secours que la dicte dame estoit resolue d'y envoyer l1’E11` i` . rivoit bien tost ; et me trouverois en mauvais termes, si, à l’entrée ` du duc de Parme en ce Royaume, n’ay avec moy l’aultre troupe, dont je l’ay pareillement suppliée me vouloir renforcer. Je vous prie bien _ luy faire comprendre si bien le besoing et fiinportance de l'un et de l’aultre, et la grande obligation que je luy auray, m’y donnant ceste