Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/107

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DE HENRI IV. 89 de la religion catholique ;` moins doivent—ils craindre, ny conjecturer de moy, pour m’estre puis nagueres joinct à la dictereligion, veu que, oultre les interestslde ceste Couronne, pour laquelle il ya eu tant de guerresentre ces deux royaumes, et qui demeurent encore entieres _ et indecises " que par la voie des armes, _j’ay de plus celuyl de mon royaume dé Navarre, que le dict roy d’Espagne m’occupe, sans que, depuis l’usurpation qui en a esté 'faicte par ses predecesseurs, ils en ayent voullu faire raison auxlmiens, et dont tant s’en fault que luy i vueille mieux faire vers moy, qu’au contraire, craignant que je m’en res- . sente, et pour m’en oster les moyens, il tourne toutes ses intentions, forces etdesseings à mé fairenla guerre, en pensant que par ma ruine, si elle luy_pouvoit’succeder, il establiroit sa monarchie sur toute la R chrestienté, à laquelle il aspire, pour aprés entreprendre de ruiner ' llempire de Sa Haultesse. Et sur ce vous pourrés encores vous aider de ce qui est contenu en l’instruction que je vous ay envoyée : que pour n'avoir peu tirer. avec soy en 'ceste entreprise les Roys de France, mes predecesseurs, comme il les a recherchez par tous moyens ; il s’est propose ne la pouvoir mieux bastir que.par la ruine ou dissipation de ceste Couronne, quia tousjours faict un si "puissant contrepoids à sa grandeur, qu’elle a esté leur` obstacle à ses principaulx desseings, mesmes contre llempire de Sa Haultesse, et avec cestepresupposition et que l’ouverture qui luy a esté faicte par la rebellion esmeue contre le feu Roy, il n’a cessé et ne cesse encores de laire tous les eH’orts qu’il peut de reduire ce Royaume à sa devotion, ou a toute impuissance, _ afin de sefortillier et ne laisserlrien derriere qui le peust troubler en ses Estats, lorsqu’il entreprendroit contre llempire de Sa Haultesse. Et n’y a 'rien quile rende plus confiant, et qui luy donne plus de moyen de poursuivre sa mauvaise volonté contre moy, que de se veoir V en repos comme il est du costé de Sa Haultesse ; car toute la guerre qu'elle fait contre l’Emp.ereur ne le peut en rien divertir de celle qu’il a entreprise contre moy ; les ennemys de laquelle ayant de sa part la lin et objet cy-dessus represente, si Sa Hautesse a intention "de donner quelque soulagement à' mes allaires pour ce regard, et si encores elle p, Lwrmzs ni-: mmm xv. - iv. 12