Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/368

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. DE HENRI IV. 3lL9 et favorable response que nous avions neantmoins advisé de luy faire‘; il a sur cela chassé de nostre dict.e ville les gens de bien qui pouvoient juger de l’un et de l’autre sans passion, et s’efforce de persuader qu’il l’a faict avec raison, ingrat des bons offices que luy et les siens ont re- ceus de ceulx qu’il traicte si indignement à present, lesquels ont couru toutes sortes de fortunes P01lI` eux et l’ont mesme tiré du couvent, se confiant en sa simplicité et droicture simulée, qui a despuis produit des effects indignes des vœux qu’ils avoient faicts. Cr combien que nous ` estimions que vous ne serés si mal conseillez que de quitter vostre Roy, la verité et vostre propre salut, pour espouser les miseres et pas- sions qui sont inseparables de telles gens, neantmoins nous avons bien voulu vous prier de ne vous y laisser circonvenir, mais plustost nous ayder à les ranger a la raison pour obvier aux calamitez et desolations que leur. contumace apportera au pays, vous asseurans que nul ne nous peut devancer en zelle pour la -conservation de la religion catho-, lique, apostolique et romaine, de laquelle Dieu nous a faict la grace de faire profession, en intention d'y vivre et mourir, icomme nous espe— - Q rons quechacun cognoistra par nos actions mesmes, au contentement de Nostre Sainct Pere le Pape, lequel, usant de sa bonté et charité accous- tumées, a de nouveau permis et faict sçavoir aux Capucins, Minimes . et aultres religieux obligez par vœu de preferer ses commandemens à tous autres, de prier’Dieu pour nostre prosperité et santé et pour le bien de nos affaires, comme nous ont fraîchement signifié et faict sea- voir les religieux des dicts ordres, dans lesquels, si le dict duc se fust maintenu et conservé comme il estoit obligé de faire?, il n’auroit de present doubté de la bonne intention en nostre endroict de Sa Sainc- tete, comme il s’elforce d’en faire doubter nos subjects trop malicieu- sement.; dont_nous ne doubtons point que Dieu ne le punisse, à la con- fusion de tous, ceulx qui l'assistent en ses desseings, qui ne tendent qu’a livrer nos villes aux ennernys de ceste Couronne, pour captiver la liberté de nos subjects, les investir _de leurs, biens et assouvir leurs j ‘ Il obtint un million et lelbâton de ’ Voyez cidessus, page 22g, la note sur maréchal. ce duc de Joyeuse, le capucin.