Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/386

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Vigenne ; et veritablement le dict connestable ne s’attendoit pas de me rencontrer, mais seulement le dict marescbal de Biron, lequel il esperoit chasser de la ville facilement, à la faveurde leur chasteau et du fort de Talan, que tient encore le vicomte de Tavannes, assisté d’aulcuns babitans de la ville qu’ils estiment leur estre encor ailectionnez, comme peut-estre il letu fust succedé, si je n’y fusse arrivé si a propos que jlay faict. Mon Cousin, _ en verité, Dieu nous y a assisté et favorisé il extraordinairement. Et ayant bien le lendemain recogneu et verifié leur retraicte, je suis revenu au_iourd’buy en ceste ville pour donner ordre, au dict chasteau qui s’opiniastre ; où j’ay receu vostre lettre, du xxv111° du mois passé, par laquelle j’ay veu l’advis qui vous a esté donné tres mal à propos et faulsement sur ce qui s'est dict et passé entre ma cousine de Rohan et-Desportes ; car c’est chose en laquelle je n’ay sceu que vous ayés esté meslé, et vous asseure que je vous en eusse adverty le premier, s’il en eust esté parlé ; car je veulx vivre doresnavant avec vous de façon, mon Cousin, que les flatteurs et les meschans ne nous puissent brouiller, comme ont voulu faire les auteurs du dict advis, qui doibvent estre remarquez de vous, comme ils sont tenus de moy, pour nos ennemys, C’est pourquoy je serois tres aise vous avoir bien tost auprés de moy ; car quand nous serons ensemble, nous ferons bien taire et chastier tels causeurs et donneurs d’advis. Soyés donc en repos d'esprit pour ce regard, et quand vous serés arrivé a Mascon, advertissés—m’en incontinent, aflin que je vous face scavoir où vous me pourrés trouver. Mais je vous prie amener avec vous le canon qui est à Lyon, s’il~est du calibre de France, et la plus grande quantité de pouldre et de balles que vous pourrés trouver, affin de nous en secourir et servir à la reprise de ce chasteau, s’il s’opiniastre et se deffend jusques à vostre venue. Le vicomte de Tavannes, qui commande à Talan, faict bien contenance de vouloir traicter, et ay envoyé parler _à luy pour en_ sortir, si je le puis faire dignement et


qui s'y jette au-dessus de Saint-Seine. C’est dans le triangle formé entre cette embouchure, le village et le bourg, devant les bois qui s’étendent entre Auzeiz et Mornay, que fut livré le combat.