Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/423

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LETTRES MISSIVES

A mun ennemy, et vous aves faict paroistre vostre vraye et parfaicte ami- tié, dont nous voulons eternellement conserver la memoire, c’est main- tenant que nous esperonsiet attendons la continuation desemblables - _ — effects, et d’autant plus que l’occasion pour laquelle nous vous escm- ` vous ceste lettre est de plus grande importance à nous et à nostre estat que nulle aultre qui se soit encore presentee. Vous scaves le siege que nostre ennemy a inis devant la ville de Cambray, et combien il _ se haste d’y gagner quelque pied et advantage, lequel venant àluy reussir, juges combien les uns et les aultres en recevront d’incommo- dite. Ceulx de la dicte ville ont assez de courage est de resolution pour rabattre les esperances de nos dicts ennemys ; mais ils manquent de gens de guerre, qui est la principale force de ceux qui sont assiegez. Et parce que nous aimerions mieux mourir que de faillir à chose qui importe tant à nostre honneur, nous sommes resolus de les aller au plus tost secourir et assister avec toutes les forces, tant de cheval que de pied, que nous poturions promptement assembler. Nous avons besoing de vostre secours, sans lequel il noussera mal aise d’executer ce que nous desirons. Au moyen de quoy, nous vous prions alfec— ' tueusement, Tres chers et bons amys, de nous vouloir accommoder ` pour tm si bon effect de trois mil hommes de pied, dedans trois sepmaines, que nous esperons paroistre sur la frontiere, non seule- ment pour fatiguer et incommoder nos dicts ennemys, en tout ce qui i nous sera possible, mais aussy pour leur faire lever le siege de devant ceste place. A quoy si vous ne vous disposies, vous donneries assez matiere a nos ennemys de croire qu’il n’y auroit entre nous une si ~ parfaicte liaison et amitié comme ils se la sont tousjours persuadée ; et mesmement puisque apportons et hazardons nostre propre per- sonne en un desseing ou vous n’aves pas moins d’interest que nous- mesmes, vous vous series excuse d’une si legere assistance en une occasion ou chacun jugera que vous vous debvies offrir de vous- mesmes, vous voulans bien dire que_s’elon l’ardeur et la diligence _ que vous monstreres en cest affaire, chascun fera jugement de quel pied vous marches et de quel conseil vous estes poussez en l’advan