Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/434

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ÃLI6 LETTRES IMISSIVES jeles ay tenues quinze jours, je ne sçais qu’elles deviennent. J'espere _`dans ce temps—là veoir les ennemys, et ne laisser poinct deux mil chevaulx, qui y sont, sans rien faire. Si je fais mal, je ne vous en ap- porteray poinct de nouvelles, car _j’y demeureray ; si je fais bien, vous m'en aimerés davantage. Mais il me fault de l’argent, et n’en peux avoir de plus clair que des edicts que vous avés à passer des demain ; et dictes à ceulx_qui y apportent des difiicultez, qu’ils sont cause de faire hazarder ma personne. Si. vous les passés, je vous en auray double obligation : l’une, que vous aurés faict quelque chose pour mes prieres, l’aultre que je n’iray pas tant aux bazards ; car quand j’auray de quoy donner à mes gens de guerre, ils iront, et je les lais- seray faire. Mes Suisses m’ont promis de venir jusques à la riviere de. _ Marne, mais ils ne passeront point sans argent. F aictes donc cela pour moy ; faisans pour moy, vous faictes pour vous aultres. Je m’en vais mercredy. Je me porte bien ; je suis venu au pas, et retourne au galop. i Il ne me fault rien que de l’argent. J’ay perdu mes meilleurs chevaulx ; ~ il fault que j’en acbepte d’aultres icy pour mon voyage. Ce n’est poinct, pour faire des masques et des ballets, c’est pour chasser les ennemys ~ en leur pays ; _j’espere les y mener battans, ayant mes forces. J'ay six mil François ; Sancy 1n’amene trois mil lansquenets ; les Estats m'en— voyent des gens de guerre, et j’auray quelque secours d’Angleterre. Tout ira bien si j’ay de l’argent. Aides-moy, et vous cognoistrés que vous ne pouvés avoir un meilleur Roy, qui vous aime plus et qui doubte moins hazarder sa vie. U 1595. — - 2 ocrosar. . Cop.-Arch. du Royaume, sect. judic. Reg. orig. du Parlem. de Paris ( conseil), t. 276, fol. 195 verso. y [AU PARLEMENT DE PARIS.] Nos amez et feaulx, Nous sommes venus en diligence pour secourir la ville de Cambray. La conservation d'icelle est si importante au ge- . neral de nos affaires et particulierement à nostre province de Picardie, qu'il ne fault rien espargner pour un tel effect. Nostre presence ne