Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/446

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428 A - LETTRES MISSIVES A avec la presente, le peu d’apparence de crainte qu’il y avoit de la L , perte de Cambray, aprés estre entrées heureusement en icelle les Forces et commoditez que mes cousins les ducs de Nevers et de i Bouillon y avoiènt jettées, attendans mon retour de Lyon, d’ou estant party et ayant marché incessamment en poste jusques en ma ville de ` Paris, y arrivant j_°ay entenduila lascheté que les habitans de la ville ont commise, au grand prejudice de mon service, bien esloingnée _ des asseurances que par leurs lettres, datées deux jours auparavant l’execution de leur trahison, iceulx mesmes me donnoient de leur fidelle resolution à se conserver soubs ma protection, jurée et reiterée peu de jours auparavant en assemblée publique et solennelle. Ne de- sesperant toutesfois l’entiere perte de ceste place, pour la confiance que j’avois en la citadelle et en la valeur et courage d’un bon nombre de mes allectionnez et signalez serviteurs qui y estoient retirez, mais plus tost m’en promettant le recouvrement fort facile avec de belles et amples forces reservées et convocquées de toutes parts pour un sem- blable eH’ect que _j’avois preyeu pouvoir arriver pendant mon esloigne- ment, je me suis advance, en trois journées, avec partie de ces forces qui s’estoient joinctes desjà à moy, jusques à Montdidier, où j’ay ap- _ prins, à mon tres grand regret et au grand blasme de ceulx qui avoient charge de la dicte citadelle, que plusieurs commoditez, sans lesquelles la place ne se pouvoit conserver, ne s’y estans trouvées pour passer huict jours seulement, mes dicts serviteurs, qui aultrement eussent esté contraincts d’en sortir dans ce temps la corde au col, avoient trouvé estre expedient de ceder laplace à mes dicts ennemys, lesquels, me doubtant que selon leur insolence et artillices accoustumez, qu'ils se pourront prevalloir de ceste perte au desadvantage de la bonne re — putation de mes aliaires, je vous ay voulu esclaircir de la verité de tout ce qui s’est passé, assez expressement porté par le dictdiscours, qui vous servira d’instruction pour relever ce que mes dicts ennemys ` ne manqueront de deprimer par tous moyens, en attendant qu’avec les forces sullisantes entrant sur le pays ennemy, comme e fais presen- tement, Dieu me face la grace d’executer et vous mander la revanche