Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/448

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AÃLBO - LETTRES MISSIVES É Fere, qui en ont telle disette qu’ils ne peuvent subsister six semaines ` de ce qui est dans la dicte ville. Selon l'estat.auquel sera la dicte ville lorsque je viendray en mon armée, qui sera dans douze jours, je ` pourray possible entreprendre davantage ; de sorte, mon Cousin, que les allaires qui se presentent et le peu d’assistance que je reçois de . ceulx qui sont prés de'moy me reduisent à faire le roy de Navarre,. Ceste peine m'est moins agreable qu’l1onorable, puisque c’est pour le bien general de mon Royaume et pour l’advancement de mes aflaires. C’est ce qui m’a empesché de vous renvoyer plus tost ce courrier, par la depescbe duquel _i’ay veu ce que vous avés traicté avec le duc ' d’Espernon. Je loue grandement, mon Cousin, l'afI’ection que vous et ceulx de mon conseil vous ont assisté y avés apportée, et ne trouve moins grande et inexcusable la desobeissance du dict duc d’Es-, pernon, que vous avés faict. Les oflres que vous luy avéstaictes, sui- vant l’instruction que je vous avois donnée, estoient assez grandes et _ avantageuses pour le contenter et le retenir en son debvoir, s’il luy ' eust resté tant soit peu d'aH’ection et de bonne volonté enversle Roy et au bien du Royaume. Vous n’avés riencogneu de sa mauvaise vo- lo11té en ceste occasion, que je n’aye preveu. Vous sçavés, mon Cousin, ce que je vous ay dict de ses deportemens passez ; et ce qu’avés re- cogneu en ceste derniere assemblée me conferme en ceste opinion ; et. suis bien ayse du tesmoignage que me rendés de sa desobeis- sance, laquelle j’estime incurable par les voies de douceur, puisqu’a- prés qu’avés pris la peine de luy representer ce qui estoit pour son bien, l'avoir prié et admonesté de ce qui. estoit de son debvoir, et menacé du mal qui luy peut arriver quand il y manquera, vous n’avés peu neantmoins le rangerià auloun debvoir, au contraire à nouvelles- demandes et formes de dilliculté sur ce qui auroit esté pre- mierement proposé. quoyl il mesprise mon auctorité, et faict tant h de prejudice à 1nes subjects, que _i’ay resolu de_ ne rienespargner pour cbastier une desobeissance si exemplaire 1 et le ranger à ce qui v ’ Ce mot signifie ici, non pas ce qui qui en est susceptible', d’une manière gé- i est digne de servir dexemple, `mais ce nérale.