Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/585

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Q DE HENRI .IV. ‘ 56ÉZ pour en avoir advis et secours, et en attendant ; establir quelqueœnien h confident et loyal serviteur parmy eux, que ; j’aucto1 is, er_ay,-peuvâ pe_u, afiin qu’il me puisse advertirde ce qui se passedans mon «0, m1.>¢t — nfesclaircir de ce que je desire sçavoir ;. . ' Or ay-je, comme je vous ay desja dict, jetté les yeux sur vous, pour m’en servir en ceste charge, ne doubtant nullement que, si vous me i voulés donner vostre foy. et vostre parole (car je sçayque ivous en faites cas) de me servir loyalement, d’estre aussy bon mesnager de mon bien à mon profit que je vous l’ay tousjours veu estre du vostre, ' . et de ne desirer de fairevos aH’aires'_que de mon sceu et par ma pure — liberalité, qui sera assez ample pour un hommedebien et un esprit 4 reglé comme le vostre ; je ne doubte point,— dis—je, que observant toutes ces choses, je ne reçoive contentement et utilité de vostre ad- ministration., C’est'donc maintenant à vous à prendre resolution de ' suivre absolument mes intentions et m’en parler librement ; et afin de Vous y porter avec plus de raison et par consequent de sincere aI}`et :— _ tion, je vous veus bien dire l’estat ou je me trouve reduict, qui est tel que _je` suis'l’ort proche des ennemys, et n’ay quasy pas un cheval _ sur lequel je puisse combattre ny tm harnois complet que je puisse endosser. Mes chemises sont toutes dechirées, mes pourpoints trouez au coude, ma marmite est souvent renversée, et depuis deux jours je _ disne et soupe che ; les uns et les aultres ; mes pourvoyeurs disent n’a voir plus moyen derien fournir pour ma table ; d’autant qu’il y a plus i de six mois qu’ils n’ont receu d’argent. Partant jugéssi e merite `d’estre W ainsy traicté, et si je doibs plus long-temps souilirir que les ifinanciers et tresoriers me facent mourir de faim, et qu’eux tiennent des tables 'friandes et bien servyes, que ma maison soit pleine de necessitez et l les leurs de richesses et d’opulence, siivous n’estes pas obligé de venir A m’assister loyalement, comme je vous en, prie., Ne failléshdonc pas, mon amy, de venir avec ma maistresse, à laquelle j'escris, et luy or- I i donne _de vous advertir du temps, de son partement, aflin"de vous amener avec elle, et de vous envoyer secrètement et seurement ceste lettre, que_vous bruslerés aprés l’avoir leue, car vous jugés bien qu’elle .